Mont-de-Marsan – 23 juillet 2022 – 5ème de La Madeleine – Les toros de La Quinta, Ginés Marín (une oreille) et Ángel Téllez principaux acteurs de la corrida.

Le titre indique bien l’absence d’Antonio Ferrera au palmarès de cette corrida car pour sa deuxième prestation à Plumaçon, il ne montrait pas la verguenza torera que l’on attend d’une vedette de la torería actuelle ni le moindre respect au public montois qui pourtant l’avait accueilli avec chaleur le premier jour de la feria après son succès de l’an dernier. Sans doute, il paiera cette désinvolture pour ne pas reparaître de sitôt à Mont-de-Marsan. Les toros de La Quinta étaient attendus et n’ont pas déçu, si bien que le mayoral Francisco-José Moriana était appelé à saluer au terme de la corrida. Sans avoir eu un comportement extraordinaire face aux chevaux, les la-quinta, eurent au contraire une conduite remarquable au dernier tiers avec les qualités et les inconvénients propres à l’encaste Santa-Coloma qu’ils représentent. Si le 5ème reçut sans doute l’approbation unanime des aficionados pour assurer le succès de Ginés Marín, le 6ème fut le plus compliqué du lot, « humiliant » jusqu’à la fin, au point de ne laisser aucun répit à Ángel Téllez pour développer sa faena. La mobilité, la réponse aux cites et la répétition des charges, étaient autant de qualités que de problèmes pour qui se trouvait devant…

Antonio Ferrera, ou bien n’était pas dans un bon jour, ou bien sujet à une lubie inhérente à son caractère ou bien fâché des réceptions vocales peu amènes de certains qui se manifestaient après des attitudes plutôt désagréables. Ses deux toros n’avaient pas des défauts insurmontables pour un torero aussi expérimenté et armé de recours pour résoudre les problèmes des santa-coloma : mobilité, certes, mais surtout cette constante à suivre et après à poursuivre « tout ce qui bouge »…. C’est ce que n’a pas voulu résoudre Antonio Ferrera, se laissant déborder ou toréant accéléré sans dominer ces charges vives et infatigables. La lidia était laissée à José Chacón au 4ème, son peon de confiance car lui, il l’avait totalement perdue. Deux bajonazos ! On devine les sifflets et la bronca… en toute justice.

Ginés Marín, plus affûté, mieux servi ou plus honnête et volontaire que son aîné, profitait du peu de codicia du 2ème et qui chargeait à mi-hauteur, pour lui administrer des passes de la droite principalement en redondo, gardant la tête du toro, noble, dans la muleta. Donc, faena intelligente, facile et pleine d’assurance. En deuxième partie, Ginés Marín bénéficiait d’une belle charge du 5ème dès la première série à la cape, lui permettant un joli galleo par chicuelinas marchées pour l’amener au cheval et après les piques un quite par véronices « templées ». À genoux, au centre de la piste, Ginés Marín « citait » le toro pour une arrucina ! Debout les passes de la droite étaient un peu embrouillées. Se ressaisissant, la noblesse du toro nommé « Fuentecillo » nº 71 né en octobre 2016, donc presque six ans, lui donnait l’occasion de dessiner des passes de la droite, un changement de main pour une naturelle interminable. La charge, au ralenti, de ce toro, donnait lieu à des passes des deux mains, le martinete lié aux profondes passes de poitrine. Les inévitables bernadinas, pas très nettes, et les passes par le bas pour cadrer le toro précédaient une seule demi-estocade qui suffisait et méritait l’octroi d’une oreille.

Ángel Téllez, dont c’était la présentation à MdM, ne passait pas une après-midi tranquille car, surtout au 6ème, il devait suer sang et eau pour rester devant un toro qui n’avait de cesse que de poursuivre la muleta que lui était présentée pour s’engouffrer à la moindre ouverture ou faille en fins de passe pour, par le bas, et le déborder. Il ne perdait pas pour autant les papiers mais une nouvelle épreuve l’attendait à la mise à mort car dès qu’il baissait la muleta pour le volapie, un coup de tête par le haut empêchait de pointer l’épée. On comptait une bonne demi-douzaine de pinchazos avant une estocade tendida arrière ! Deux avis ! Toutefois Ángel quittait le Plumaçon sur une impression positive en ayant signé au 3ème une faena, hésitante au début car le toro avait peu de vigueur pour transmettre une quelconque émotion. Par la suit, il prenait la direction de la faena en toréant principalement de la gauche dans des séries de naturelles, les dernières pieds joints, du temple, du lié, et le remate derrière la hanche : de la belle ouvrage où Ángel Téllez habituellement excelle. Un pinchazo un trois-quarts de lame n’empêchaient pas la récompense d’un tour de piste mérité.

                               

Antonio Ferrera : sifflets aux deux et bronca. Ginés Marín : silence ; oreille. Ágel Téllez : vuelta ; deux avis et silence. Saluts du mayoral de La Quinta. Les toros 4ème et 5ème applaudis à l’arrastre.

Georges Marcillac

Photos d'André Viard pour mundotoro.com

Ce contenu a été publié dans France, Georges Marcillac Escritos. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.