Le bombo est cette sphère ajourée comme une cage qui sert au tirage de la Loterie Nationale Espagnole et qui est la vedette de la fameuse loterie de Noël en Espagne.
Sans faire une comparaison trop osée mais qui a une importance et l’effet d’une bombe dans le monde taurin, est l’annonce par Plaza 1, la société qui organise les corridas de Madrid, de procéder à un tirage au sort - sorteo - des quatre corridas de la Feria d’Automne 2018 et des douze toreros qui voudront bien se prêter à ce système de désignation pour former les cartels de la feria. Rafael García Garrido, diecteur général de Nautalia et Simon Casas, directeur de production, tous deux gestionnaires de la UTE Plaza 1 ne manquent pas d’idées pour donner à la Plaza de Las Ventas un air nouveau quant aux programmations comme à la promotion de la Fiesta de los Toros à Madrid. Dès la fin du mois d’août, ce tirage au sort aura lieu en public et en direct. Le titre de cette opération “Suerte y entrega: ética de la Fiesta”, prétend « ouvrir une concurrence réelle et ouverte » pour transmettre l’ «émotion propre à l’art taurin dans le respect à l’intégrité et identité de la Plaza de Las Ventas ». Cela devrait être un « acte de transparence et sincérité où le sort, toujours présent dans le rite du combat devrait acquérir un rôle important jusque-là inconnu ».
Nous connaissons désormais les dates de la Feria d’Automne et les quatre élevages mis dans le bombo :
Il est certain que l’idée mijotait dans l’esprit de Simon Casas, notre compatriote souvent décrié et contesté sur qui retomberaient tous les malheurs de la Fiesta mais qui, il faut bien l’admettre, poursuit dans ses productions l’innovation et l’intérêt des aficionados. Il faut aussi souligner que cette idée n’est pas neuve sans pour autant avoir été appliquée, à notre connaissance, jusqu’à nos jours. En mai 1994, Andrés de Miguel, chroniqueur taurin de Diario 16 et actuellement président de la Peña « Los de José y Juan », suggérait un tirage au sort où « la rationalité avancerait dans la brillante fiesta de los toros » et que « la conjonction magique d’un torero décidé face à un toro de respect serait célébrée indépendamment du nom du torero et de la réputation de la ganadería, que les détails de vaillance, technique et bon goût seraient bien accueillis par un public réceptif »
Il faut rappeler que le sorteo tel qu'il se pratique aujourd'hui est une opération imposée en 1898 par Luis Mazzantini Eguia (1856-1926) à son rival de l'époque Rafael Guerra "Guerrita"(1862-1941) qui jusque-là se réservait les toros qui lui convenaient ainsi que l'ordre dans lequel ces toros devaient sortir et échoir aux autres matadors du cartel ceux qui ne lui plaisaient pas... avec la connivence des ganaderos.
Georges Marcillac