Madrid – 6 mai 2016 - 1ère de San Isidro - Triste début.

ValdefresnoLes prévisions météorologiques annonçaient la pluie pour cette première de San Isidro. Un éleveur de Salamanque à qui l’on demandait hier son avis sur le temps, disait qu’il faisait beau… avec la pluie sur le campo charro ! A l’en croire c’est le temps idéal pour les toros de cette province hautement taurine. Les toros d’aujourd’hui ne semblent pas, pour autant, s’être accommodé du temps pluvieux madrilène. Cinq toros de Valdefresno et un de Hnos. Fraile Mazas (3ème) de présentation irrégulière et de mauvaise note quant à leur comportement étaient opposés à un cartel de toreros de styles différents sans que ces derniers aient pu les développer devant un public qui couvrait presque les 75% d’arène. Seul le 5ème un valdefresno de 590 kg. de 5 ans et demi, permettait à Miguel Abellán de réaliser une faena correcte, pausée mais sans grande émotion sauf les deux premières séries de la droite durant lesquelles le toro se déplaçait après un certain temps d’arrêt. Ces passes en redondo, du fait de la position du torero un peu fuera de cacho, n’étaient pas toujours appréciées des puristes mais l’enchaînement, le lié cachaient ce défaut. La faena perdait d’intensité lors d’une tentative sur la gauche et les manoletinas à la fin n’apportaient rien au trasteo d’Abellán. A son habitude il se profilait de loin pour placer une estocade entière arrière qui nécessitait un descabello juste après la sonnerie d’un avis. Quelques mouchoirs pour une oreille justement non concédée. A son premier, le cambio por la espalda et les passes suaves à droite qui suivaient se terminaient par la perte d’équilibre du toro qui, sans grande force, n’achevait pas toujours le dessin de la muleta. Là, non plus, pas de transmission ni du toro ni du torero pour des naturelles incomplètes.  En conclusion,une estocade perdant la muleta, le toro ayant serré de la corne droite.

Daniel Luque se montrait sérieux, patient pour la lidia de son premier, un toro sans fixité qu’il arrivait à garder dans la muleta avant que ce dernier ne confirmait sa mansedumbre qu’en se réfugiant près des planches. Rien à faire sur la corne gauche et le sévillan portait un trois-quart de lame un tantinet tombée. On ne sait pourquoi, Daniel Luque, à Madrid presque systématiquement, pour ses faenas, se dirige vers le terrain de la querencia des toros sans qu’à priori cette tendance soit justifiée. Le 5ème sortait sous les protestations, un toro vareado, étroit de corps, qui se déplaçait sans classe dans la muleta réduisant sa charge dès la deuxième passe. Obligatoirement Luque le toréait près des planches pour, sur la fin, tenter ses luquecinas sans intérêt sauf pour le public devant lequel il avait décidé de se placer. Un avis avant la mise à mort d’une estocade horizontale d’effet rapide.

Saúl Jiménez Fortes qui désormais s’annonce « Fortes » était accueilli, en fin de paseillo, par une ovation en guise d’encouragement pour son retour à Madrid après ses graves accidents de la saison dernière. Malheureusement il ne pouvait, sous la pluie, donner la mesure de sa vaillance ni de son toreo  émouvant devant des toros sans options, mansos, qu’il devait poursuivre dans tous les terrains pour quelques passes isolées dont les dernières séquences se déroulaient inévitablement près des tablas. Le fraile-mazas, 3ème, sortait de la suerte dès la deuxième passe, la tête en l’air. Le dernier encore pire, acculé aux planches, n’acceptait que des muletazos avant d’être, par bonheur, occis d’un pinchazo et d’une épée enfoncée au trois-quart.

Valdefresno FotoLes toros d’origine atanasio-lisardo se découvrent habituellement lors des faenas de muleta, donc sans vraiment donner la possibilité aux toreros de s’exprimer à la cape. Seul « Fortes », dans un quite par chicuelinas serrées et des véroniques gagnant du terrain vers le centre de la piste, se distinguait. Aux piques, les toros ne s’employaient pas, seul le 4ème poussait et recevait un châtiment sévère qui n’entamait pas pour autant sa vigueur, d’ailleurs mesurée, dans la muleta de Miguel Abellán. Bien Miguel Martín aux banderilles.

Miguel Abellán : silence ; saluts après un avis et une légère pétition d’oreille. Daniel Luque : silence ; un avis et faibles applaudissements. « Fortes » : un avis et silence aux deux.

Georges Marcillac

 

 

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