Bilbao répétait un cartel de Novilleros punteros déjà vu par ailleurs et c'est encore Roca Rey qui a survolé ses compagnons et triomphé avec toutes les qualités pour devenir un grand torero. Le lot de El Parralejo s'est couru avec un complément de deux Jandillas sortis en première et troisième position. Tous bien présentés avec des comportements variés. Le vent s'est invité pour compliquer la tâche des novilleros.
Posada de Maravillas ouvre les hostilités avec un Jandilla capacho, Le vent gène et Posada ne fait que passer en va et vient un novillo qui humilie sans aspérité. Piqué en arrière le novillo pousse. La seconde rencontre est formelle. Varea dessine un quite par chicuelinas et demie sans se laisser perturber par le vent. Le Jandilla est tardo dans les capes et sautille dans l'attaque. Posada compose la figure dès les premiers muletazos tout en montrant une certaine fébrilité. Les derechazos sont liés et le bicho humilie puis tire un derrote final dans la muleta. Posada continue en couvrant la tête ( tapando la cara) sans laisser sortir le novilo de la muleta. A gauche le Novillero n'arrive pas à lier malgré une embestida plus profonde qu'à droite. Retour à droite pour une série peu dominatrice comme l'ensemble de la faena y compris les adornos par le bas. À l'épée un passage en glissade précède une entière en bonne place. Silence
Varea débute avec un novillo bas, musclé, bien armé. Les véroniques données avec de bonnes intentions manquent de finition. Le novillo piqué avec mesure et en bonne place pousse. Quite de Roca Rey par chicuelinas données avec assurance. Brindis au public. Le vent entrave le début de faena. Varea baisse la main pour enchainer des derechazos de bonne facture bien que décroisé comme à son habitude. A gauche il a du mal à enchainer et le bicho proteste. Retour à droite pour des muletazos imparfaits qui laissent cependant transparaitre le dominio et l'aisance du torero. Retour à gauche pour s'affirmer avant final droitier a menos, à l'image du novillo. Pinchazo et pinchazo hondo. Plusieurs descabellos. Palmas au Novillo. Salut du novillero de sa propre initiative.
Roca Rey affronte un Jandilla bas que le Péruvien reçoit avec assurance en véroniques et chicuelinas sans complètement dominer. Le Novillo s'emploie sous deux piques mesurées. Quite sur la corne droite par véroniques et demie de Posada. Le quite en réplique par tafalleras de Roca Rey est brouillon. Brindis au public. Début de faena par statuaires alors que le vent se rappelle à notre bon souvenir. Les derechazos sont donnés avec précision dans le cite et assurance dans le positionnement, aguantant les arrêts inopinés. A gauche ces qualités sont encore plus notables. À tel point que le toro veut abandonner. Rey insiste et se fait bousculer. Dans ces circonstances le tapar la cara est tout a fait justifié et signe une domination valeureuse. Rey impose au bicho de passer par là ou li veut y compris dans une arrucina improbable avec ce type d'opposant et des manoletinas ajustées. Entière en avant et de coté d'effet rapide. Oreille.
Le quatrième du Parralejo est fin, haut et armé. Abanto et distrait il ne répond pas aux sollicitations de Posada à la cape. Le mansote pousse sous deux piques peu agressives la seconde très en arrière. Quite brouillon de Varea par véroniques droitières et demie à gauche. Brindis à Javier Aresti. Au centre Posada cite pour un cartucho de pescado qui se termine en désarmé. Les derechazos sont artistiques sans appuyer sur la trajectoire et donnés avec la qualité du temple faute de domination. À gauche les passes sont séparées alors que le bicho va a menos en avançant sans conviction. Une série à droite bousculée réveille le public. Posada baisse la main à droite et temple les charges sosas du Parralejo agrémentant de détails. Entière desprendida. Avis. Oreille. Palmas au Novillo.
Le quinto de Parralejo sort pensif et au trot. Le bicho distrait saute dans le capote précautionneux de Varea. Le manso pousse peu et sort seul de deux piques mal exécutées. Quite de Rey par tafalleras et caliserinas. Le novillo pensif et hésitant se ressent des banderilles. Les premiers derechazos obligent le novillo à qui il en coute de poursuivre. Varea reste dans le terrain du toro, jambe de sortie effacée et impose des muletazos au récalcitrant. À gauche le trasteo devient brouillon tout comme la suite à droite. La lidia au manso n'était certainement pas des plus appropriées. Metisaca en se profilant à l'extérieur, deux pinchazos, avis et entière desprendida d'effet rapide. Salut.
Le dernier Parralejo est trapu, armé large. Il fait immédiatement des choses de manso. Rey tarde à le fixer sans pouvoir briller. Le novillo est mal piqué préservé lors de la première rencontre puis châtié à la seconde. Quite par saltilleras émouvantes sans jamais douter. Brindis au public. Depuis le centre Rey cite pour une série de cambios por la espalda millimétrés qui animent le public. Les premiers derechazos sont interrompus par un d?sarmé. Ceux qui suivent, en ligne, sont dominateurs par le bas sans subterfuge de toreo défensif. A gauche les passes sont moins liées mais tout aussi sincères dans l'exécution. La faena va a menos avant que Rey n'engage une série de dosantinas appréciées du public. Le final par le bas sur jambe pliée, vers le toril, est de bon gout. Le Péruvien entre en décomposant les temps et en perdant la muleta pour une entière caida et tendida, alors que sonne l'avis. Deux oreilles, la seconde généreuse. Le triomphe lui est mérité. Palmas au toro. Sortie a hombros. René Philippe Arneodau.