Mont de Marsan – 18 juillet 2024 – 2ème de Feria – Ginés Marín coupe une oreille après une seule faena digne de ce nom. Toros de Victoriano del Río en dessous de leur réputation.

Les toros de Victoriano del Río dont on connaît les succès qu’ils ont offert à bon nombre de toreros montrent cette année une irrégularité autant dans leur présentation que dans leurs caractères. Annoncés au Plumaçon face des toreros de bonne réputation en la personne de Sébastien Castella et Ginés Marín ainsi que celle du Montois Yon Lamothe, les pensionnaires de “El Palomar” finca de Guadalix de la Sierra (Madrid) ne furent pas ceux qu’on attendait. Des physiques variés en-dessous de ceux qui devraient être réservés aux plazas de première catégorie… même françaises, et au ”moral” de notes négatives aussi bien pour les toreros qui les affrontaient que pour le ganadero. Seul, l’exemplaire sorti cinquième sauvait la mise et permettait le premier succès enregistré de cette feria commencée bien… fraîchement… malgré la canicule. Est-ce la chaleur extrême qui afecta les animaux enfermés dans le toril quelques heures avant leur entrée en piste? On ne le saura jamais bien qu'il serait intéressant de connaître l'avis des vétérinaires. Les trois premiers n’avaient pas les hechuras de toros faits et enseignaient des armures commodes, dirons-nous. Les trois suivants étaient plus charpentés, de poids er volume plus sérieux, sans pour cela donner lieu à un combat digne de ce nom, sous les piques. Le 4ème était renvoyé au corral pour sa faiblesse. Il devait finalement être estoqué par Sébastien Castella car, à Mont de Marsan, il n’y a pas de cabestros!!

C’est donc Ginés Marín qui coupait une oreille au 5ème après une faena variée que ce toro acceptait jusqu’à la fin, bouche fermée, mourrant en brave après une estocade entière trasera et un pinchazo.  Ce n’est que dans la muleta de Ginés Marín que ce toro se révélait. La première pique rapidement relevée, la deuxième de même, après un bel élan et choc contre l’étrier du picador, le toro sortant suelto: tel était ce premier tiers peu encourageant. Aux banderilles, ce fut le fiasco total, les banderilleros de service ne sachant ou ne pouvant ajuster leur course à celle du toro, principalement sur le côté droit. Ginés Marín commençait se faena de muleta à genoux pour enchaîner des passes par le haut d’abord, en redondo ensuite, et debout, par un molinete et passe de poitrine. Ce début prometteur était suivi de plusieurs séries des deux mains, derechazos et naturelles bien dirigées assorties d’un tour de poignet qui permettait un bon placement du toro pour lier les passes. La faena n’atteignait pas des sommets  - toreo de profil… - mais elle était suffisante pour plaire au public et se terminait par des bernadinas en changeant le voyage au moment de l’embroque. Au 2ème, il ne se passait rien, le toro s’étant rapidemment arrêté, avec des signes d’épuisement, la chaleur? Une estocade arrière écourtait un trasteo inutile.

Sébastien Castella devait bien traiter le premier victoriano.del-rio car celui-ci, tardo, de peu de codicia, cessait de charger et “protestait” en fins de passes. Après un bon début de faena, dans le tercio, passes par le haut, de costadillo, par le bas, et le toro flechissait des pattes avant… Plus au centre de la piste, les naturelles de bonne facture perdaient de leur intérêt, sans transmisión ni vivacité de charge du toro. Une passe circulaire inversée, un arrimón, le toro n’en pouvait plus. A l’épée, des pichazos pour aboutir à une demi-estocade desprendida. Le 4ème bis, un cinqueño (de décembre 2018), corne droite escobillada, donnait des signes de faiblesse à la limite de l’équilibre et endurait les passes que lui administrait Sébastien Castella. Cela avait comencé par des passes par le haut données assis sur le marche-pied de la barrière et première chute. Ensuite venaient des passes de la droite sans rime ni raison et, pour donner le change, suivait un arrimón à la pointe des cornes… À la mort, après deux pinchazos – sonnait un avis – Sébastien portait une estocade arrière, le toro collé aux planches.

Yon Lamothe ne parvenait pas à fixer le 3ème , un toro qui passait dans la cape pour terminer les pattes avant fléchies. Relativement bien piqué par Alberto Sandoval, ce toro mettait bien la tête dans les capes à la sortie des piques. À la muleta, Yon dessinait des passes longues mais au fur et à mesure, la charge du toro se raccourcissait. Il finissait par s’arrêter. On sentait qu'il  voulait répéter ses charges mais les forces lui manquaient: Estocade arrière desprendida. Le 6ème était de Toros de Cortés, le deuxième fer de Victoriano del Río. Dès sa sortie en piste, on devinait sa mansedumbre qui se confirmait aussi bien lors de la mise en suerte pour les piques, soutenues avec force… que pour placer les banderilles.  À la muleta, c’était pire et à la deuxième passe l'animal s’échappait en direction des barrières, Il n'y avait plus rien à faire. La mise à mort désastreuse, une épée dans les côtes du manso refugié pres des tablas. Des descabellos… Yon s’était distingué à la cape dans un quite alternant  tafalleras terminées en medio-farol et caleserinas au 5ème, le toro de Ginés Marín.

Sébastien Castella: un avis et silence aux deux. Ginés Marín: silence; un avis et une oreille. Yon Lamothe: silence; divisiuon d’opinions. Belle musique d’accompagnement de l’Orchestre Montois durant la faen de Ginés Marín. A l’arrastre, était applaudi le 5ème alors que les 2ème et 6ème étaient sifflés. Extrême chaleur et gradins remplis à 99,8%.

Georges Marcillac

Photos André Viard pour mundotoro.com

 

 

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