Terminologie Taurine et Glossaire
La terminologie est la discipline des termes selon la définition de l’Académie Française. Pour cela, la terminologie taurine ne doit pas échapper à cette condition de discipline. Le foisonnement des termes taurins qui souvent apparaissent dans les chroniques et autres textes peuvent paraître, pour le lecteur occasionnel néanmoins intéressé à la cause taurine, un charabia, un cocktail de mots exotiques, souvent intraduisibles qui conduisent à une abstraction éloignée du but poursuivi par l’auteur et la publication qui l’édite. Le jargon, dans le sens noble du terme, des professionnels, initiés et aficionados de l’art taurin est riche, précis et imagé à la fois, évolutif et il s’est imposé dans le langage courant espagnol où une multitude d’expressions taurines viennent compléter la longue liste des proverbes, locutions et phrases-toutes-faites de la langue de Cervantes.
Le vocabulaire employé dans les articles, chroniques et essais taurins ne peut se libérer de l’entrave, si ce n’est de l’obligation, d’utiliser des termes qui ne peuvent même pas être traduits par une expression ou métaphore. Sans doute, dans ce dernier cas, les poètes ou journalistes inspirés ont l’avantage de jouer avec les mots pour décrire une série de passes, l’envolée d’une cape ou la course d’un taureau. Mais la traduction exacte de l’action, du geste, ne passe pas par autre chose que le mot exact qui les définit. Là, il ne s’agit pas de faire de la poésie – utile et nécessaire, par ailleurs, car la corrida est un chant épique et tragique à la fois, une œuvre d’art multiforme et multicolore – mais d’employer un vocabulaire qui ne transige pas avec les mots : une El natural ou el pase natural est la passe de muleta donnée de la main gauche, sans l'aide de l'épée pour maintenir la toile ouverte. En français on parle de "naturelle".
La naturelle, donnée de la main gauche, est dans la conception moderne une passe fondamentale considérée par les puristes comme celle qui révèle réellement la qualité et la profondeur d'un torero. Sans l'aide de l'épée pour ouvrir la muleta et agrandir sa surface, le torero doit citer et guider le toro avec une toile réduite et donc une exposition supérieure. Peuvent varier la hauteur à laquelle est tenue la muleta, la position du corps (de face, de trois-quart, de profil), la façon de positionner les pieds (joints, écartés, en chargeant ou déchargeant la suerte), la manière de tenir l'estaquillador (à son extrémité, au centre ou plus en avant), le moment où la passe est donnée (en début de faena en tant qu'entame, en pleine faena ou en final), l'importance de la série soit avec un grand nombre passes liées, soit seulement deux ou trois liées au Articles liés:
" href="https://toreoyarte.com/glossaire/remate/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">remate.
On distinguera la naturelle "aidée", pour assujettir la muleta avec l’épée – Articles liés:
" href="https://toreoyarte.com/glossaire/ayuda/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">ayuda – en présence de vent ou bien offrir plus de surface à la
muleta au début d’une série. L'usage de l'épée en naturelle "aidée" peut aussi imprimer un effet de style à la passe.
Articles liés:
" href="https://toreoyarte.com/glossaire/natural/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">Natural con dos muletas
Originalité du novillero colombien, Santiago Sánchez Mejía qui, le 6 février 2017 à Valdemorillo, toréait son deuxième novillo avec deux muletas.
Pour cette Articles liés:
" href="https://toreoyarte.com/glossaire/suerte/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">suerte, il s’agit de faire passer le toro alternativement sur la corne gauche - pase natural - et sur la corne droite, la muleta non montée de l’épée, donc naurelle de la droite. Lors du cite la muleta qui ne torée pas est repliée sous le bras et l’autre est déployée lorsque le toro arrive a jurisdicción et ainsi alternativement. Pour la réussite de cette suerte, il est indispensable que le toro montre la même noblesse de charge des deux côtés. Le remate de la série pourra être une passe de poitrine, selon le choix du torero, sur une corne ou sur l’autre.
" href="https://toreoyarte.com/glossaire/el-pase-natural/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">naturelle est une naturelle et bien plus qu’une passe exécutée de la main gauche!
L’académicienne et hispaniste, Florence Delay, recevait une Articles liés:
" href="https://toreoyarte.com/glossaire/bronca/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">bronca magistrale de feu Jean Lacouture lors de la présentation, en 1989, au Centre Pompidou de Paris, de sa traduction de la Música callada del Toreo de José Bergamín. En effet, le titre était devenu «La Solitude sonore du Toreo» faisant référence à deux vers de Saint Jean de la Croix (1542-1591), la música callada/la soledad sonora, (Cántico Espiritual – strophe15) dans une réflexion mystique sur le couple, évidemment éloignée du sujet qui nous occupe mais qui, pour le premier vers, traduisait la «musique» de certaines faenas mémorables de toreros inspirés par le duende. La joute oratoire qui s’installa dans le débat avait pour origine le parti pris déclaré de l’écrivaine de «renoncer à la langue inventée par la critique taurine en France, une extraordinaire langue à deux versants, deux penchants, l’un français, l’un espagnol, une langue mixte, transpyrénéenne, tatillonne et lyrique, technique et imagée, qui laisse loin derrière soi la tépitude (sic) de la critique littéraire ou les congères des critiques d’art contemporains». Comme exemple, Florence Delay n’hésitait pas à traduire la faena de muleta comme un «travail au bâtonnet», la passe Passe de muleta pouvant être réalisée soit avec la main droite, soit avec la main gauche habituellement en guise d'adorno ou de remate d'une série (main gauche) et parfois en ouverture de série (main droite). Cette passe a été immortalisée dans un style très personnel par Juan Belmonte (1892-1962).
Lorsque le toro arrive à hauteur de la ceinture, à mi-passe, le torero effectue une rotation sur lui-même en sens inverse de la trajectoire de l’animal, s’enroulant dans la muleta. Selon le style du torero et la position des bras, le molinete peut être confondu ou assimilé au kikiriki.
Molinete belmontino por Juan Belmonte
Molinete belmontino por Morante de la Puebla
Le molinete s'exécute aussi à genoux. C' est une suerte créée par le torero mexicain Fermín Espinosa « Armillita Chico » (1911-1978). Pour cette passe, lorsque le toro entre en jurisdicción, tête dans la muleta, le torero met ses genoux en terre et vire sur lui-même, enroulé dans la muleta. C’est une fioriture qui requiert néanmoins du tempo pour ajuster le mouvement du corps du torero au passage du toro déjà « embarqué » dans la muleta.
" href="https://toreoyarte.com/glossaire/molinete/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">molinete comme un «moulinet» ou encore
torete codicioso comme «taurillon avide» (re-sic). On voit que la traduction littérale conduit inévitablement au ridicule – pardon à l’Académie - si ce n’est au non-sens et n’apporte absolument rien à la connaissance de la réalité et spécificité taurines.
En Espagne, le vocabulaire taurin est né du peuple, agricole de surcroît, au contact du bétail et de l’élevage du bétail « brave » qui animait les jeux taurins des fêtes populaires en l’honneur des saints patrons des villes et villages. Associé à ces capeas et encierros, plus tard à la corrida règlementée, s’est créé un langage particulier donnant aux mots courants un sens éloigné de leur sens académique pour former un jargon – la jerga taurina – qui s’est étoffé au gré du temps, des modes et des modalités de la corrida moderne.
Notre afición se nourrit de mémoire et d’imaginaire mais face à la réalité du spectacle, vivant et vécu l’espace de quelques secondes ou minutes, la relation d’une faena, d’une suerte, de l’état du toro et son comportement, nous oblige à décrire avec les mots les plus précis le détail de la Cada toro tiene su lidia: expression par laquelle il est précisé que les conditions de chaque toro sont différentes, en conséquece, les diestros devront en connaître les réactions pour pouvoir briller.
" href="https://toreoyarte.com/glossaire/lidia/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">lidia ainsi que les réactions du public de telle sorte que le lecteur absent visualise le spectacle, son ambiance et ressente les mêmes émotions que s’il avait été présent sur les gradins.