Il est probable que, comme bien d'autres secteurs économiques, la Tauromachie sorte exsangue de la tourmente du Covid-19. Des voix s'élèvent pour réclamer une refondation du système. Sans quoi, nous explique-t-on, la faillite emporterait avec elle la Culture et l'industrie de "Los Toros". Difficile de contester ce diagnostic. Ce qui sera plus difficile de mesurer, c'est le bon dosage et la bonne orientation des mesures de sauvegarde.
Les intéressés se réunissent depuis des mois. Associations de professionnels, empresas, ganaderos recherchent la solution idoine permettant de sauver le secteur. Lorsque se retrouvent, face à face, ceux dont les intérêts divergent, commencent de difficiles tractations. Comme toujours, les aficionados seront maintenus à l'écart de celles-ci. Les négociations tourneront autour des équilibres économiques et dans ces équilibres, l'aficionado "stricto sensu", ne représente pas une force majeure face au poids du public en général qui, lui, est le véritable financier du système. Les professionnels ont intérêt de bien choisir et bien mesurer leurs décisions pour convaincre le client de dépenser son argent. Faute de quoi les gradins se videraient.
Dans l’équation à résoudre, les quelques toreros en haut du classement défendront bec et ongle leurs privilèges contractuels et financiers. Les éleveurs avertiront que leurs élevages sont en rupture d'équilibre économique, sauf peut-être, la demi-douzaine d'entre eux qui fournissent les vedettes à longueur de Saison. Dans le langage taurin, la temporada est la période de l’année réduite à la saison taurine de mars à octobre. Certains toreros font aussi leur temporada aux Amériques - Mexique, Colombie, Pérou, Equateur ou Vénézuela - de novembre à avril.
" href="https://toreoyarte.com/glossaire/temporada/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">temporada. Les imprésarios - organisateurs feront valoir que le public est en nombre insuffisant pour justifier les honoraires des vedettes et les coûts engendrés par les contraintes réglementaires, légales et sanitaires. Jusque-là rien de nouveau. Ces discussions ont eu lieu maintes fois déjà, sans solution globale ou pérenne, tout au plus des ajustements limités qui en définitive ne résolvent rien et ne font que calmer temporairement les préoccupations.Les équilibres économiques dont il s'agit, sont essentiels à n'en pas douter pour la survie des corridas. Mais le fait qu'ils soient discutés entre les mêmes acteurs à chaque fois qu'une crise se présente, n'aide pas à faire évoluer profondément le sujet. Ce qui est nécessaire, pour relancer l'attractivité de la tauromachie, est un bouleversement de fond et radical qui inspire à la fois aficionados et public en général, pour qu'ils consomment plus de tauromachie. Jusqu'à présent, tout l'équilibre du système était basé autour des figuras. On peut tourner l'équation dans tous les sens, la réalité est que les arènes se remplissent au rythme des annonces de cartels et la présence des vedettes, le plus souvent anciennes. Rarement voit-on pointer de nouvelles vedettes qui peuvent s'imposer dans l'équation. Le dernier exemple en date est celui, très isolé, d’Andrés Roca Rey.
Tout indique que les négociations actuelles et les méthodes recherchées continueront à se baser sur les mêmes fondements que par le passé, à savoir comment construire une variation du système autour des acteurs qui ont et veulent garder le pouvoir : empresas et figuras. Il suffit de voir la naissance d'expériences audio-visuelles en ligne tel Toroflix ou Toro Ten Tv (@Toro Ten) qui, de toute évidence, se construisent autour des figuras, quitte à partager leur intimité. L'inconvénient de ces expériences est de ressasser les expériences anciennes en les habillant pour faire croire que ce sont des nouveautés.
L'évolution que l'afición appelle de ses vœux, serait de "renverser la table" et de créer des bases nouvelles sans rompre les traditions et sans anéantir les passions. L'objet du présent article est de proposer une évolution qui pointe chez certains ganaderos qui tentent de moderniser avec passion leur communication avec le public. Une communication dont il faut bien avouer qu'elle est réduite. Les ganaderos sont plus précisément soumis au joug d'un système et de l'imposition de traditions ou normes qui étouffent de toute velléité de créativité.
C’est un euphémisme de dire que, depuis des décennies, l'afición engagée partage le consensus de remettre le toro de combat au centre du spectacle tauromachique. Nous sommes nombreux à nous plaindre que le toro, au lieu d'être le protagoniste principal ou du moins essentiel, est devenu le collaborateur d'une tauromachie moderne qui ne fait plus vibrer. Si nous sommes nombreux à partager le diagnostic, il faut bien l'avouer, nous sommes coincés dans des raisonnements qui n'apportent aucun résultat concret et efficace. Comme le disent les anglo-saxons, nous sommes en face de l'impérieuse nécessité de raisonner "out of the box" pour trouver une nouvelle façon de communiquer qui redonnerait au public et à l'afición, l'envie de tourner leur regard vers le toro.
Voilà des lustres que nous ne cessons de nous plaindre que le premier tiers (de piques) est tronqué et qu'il faudrait le modifier, qu'il manque dans l'" href="https://toreoyarte.com/glossaire/escalafon/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">escalafón les figuras ayant le relief et la capacité de remplir les tendidos comme le trop isolé José Tomas. Que le toro actuel ne supporte plus le combat qui lui est réservé et qu'il conviendrait de revoir à la baisse les poids des animaux combattus. Chacun y va de son avis pour appuyer ou critiquer ces propositions. Dans les faits, nous parlons beaucoup mais il faut dire que peu de choses évoluent. Les jeunes toreros copient plus la tauromachie moderne de leurs aînés que celle risquée de José Tomas. Malgré les efforts et extraordinaires apports d'hommes créatifs comme, en France, Alain Bonijol, nous n'arrivons toujours pas à faire évoluer le premier los "medios".- et celle du centre.
3 – On appelle aussi le tercio de quites le moment où, entre chaque pique et après la dernière, les toreros rivalisent par des séries de passes de cape selon un ordre défini." href="https://toreoyarte.com/glossaire/tercio/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">tercio et lui redonner l'intérêt indispensable qui mettrait les toros en valeur.
Comment alors raviver l'intérêt et révolutionner véritablement en profondeur l'expérience du public et de l'aficionado afin qu'il sente naître une véritable ferveur rénovée. Il convient de rechercher une autre voie différente de celles déjà parcourues. Comme il ne sera pas facile de lutter de front avec les forces au pouvoir, il est nécessaire d'accepter de développer cette voie par un travail de fond dont les résultats se verront dans le temps, créant un socle nouveau pour la tauromachie, le public et l'afición. Mais alors, si cette démarche ne se fonde pas sur les outils du passé, contrôlés par figuras et empresas, quelle option reste-t-il ? Celle que peut apporter les ganaderos.
Pour que le toro de combat revienne au centre du spectacle, il est nécessaire que les ganaderos communiquent directement avec l'afición et le public en général afin que peu à peu soit prise l'habitude de raisonner autour du toro et pas seulement à propos des toreros présents au " lorsqu'il jouit d'une certaine notoriété et estime du public.
Messieurs
Je ne peux qu'abonder dans le même sens que vous, mais j'aimerai rajouter quelques
remarques.
D'abord il y a tromperie sur la marchandise! Sur l'affiche il y a écrit " Corrida de toros"
Le nom des vedettes en grand, et celui de l'élevage en plus petit, et la communication
se fait autour des toreros, et le public, el que paga, qui se croit aficionado parcequ'il
voit seulement la corrida des fêtes de son pueblo va se distraire en allant à la plaza .
Il est bien évident que pour nous c'est différent, mais que la minorité que nous représentons ne pèse pas assez lourd pour déranger les puissants intérêts financiers!
Mais c'est une vue à court terme. Pendant combien de temps encore va-t-on payer
cher une corrida de "toreros" ou l'on partage l'ennui et la déception? Si les professionnels ne font pas renaître l'émotion, je ne donne pas cher pour l'avenir de
notre passion! Le seul moyen est de redonner de l'importance à l'acteur majeur, donc
au toro. Il est curieux de constater l'unanimité des réactions du public quand un vrai
toro défend sa peau avec"fiereza" et tombe sur un torero capable de le maitriser!
Helas, le plus souvent, le faire valoir du torero, savamment choisi par les professionnels et confirmé par l'incontournable veedor va, après quelques chutes et
la quasi habituelle mono puya devenir la machine à "imbister"qui permettra à la vedette de placer son numéro!La corrida n'est plus un combat mais devient une
exhibition! Et que dire du règlement bafoué même à Madrid,ou on oublie de sanctionner la désinvolture des professionnels.
Ce constat est navrant mais l'aficionado enfant que nous sommes croit encore au
père Noel!
Aficioneusement
Paco
Merci à Toreo & Arte pour la qualité de l’analyse et conclusion : la promotion du toro, non du système actuel.
Excellente idée (communication, finance et mise en valeur de leurs fers) de nos ganaderos en organisant des weekends taurins (Lartet, Darré ces derniers jours …).
Il reste aux organisateurs à signer plus d’éleveurs français.
NB : suivre l’exemple de St Martin de Crau et 100% d’éleveurs Français : les 3 & 4 Octobre seront organisées 2 corridas avec 6 Yonnet, Pages-Mailhan, Gallon, Tardieu, Jalabert, Turquay, et « Encuentro Taurino » avec 4 novillos de Tardieu.
A méditer chers aficionados (évitons le flop d'Avila ce dimanche 19 Juillet et 1450 entrées payantes pour une excellente corrida d'Adolfo Martin !!!!) et empressas françaises ….
CDLT
D.ROGER
Cher Monsieur,
J'étais moi-même présent à Ávila dimanche dernier pour comme vous l'avez souligné la très intéressante corrida de Adolfo Martín. Effectivement le máximum de 2500 spectateurs n'a pu être atteint... C'est dommage. Nous verrons pour les prochaines corridas programmées en Espagne début août si les aficionados se décident à aller aux arènes. Les craintes de (re)contamination du Covid-19 sont réelles et cela ne s'arrange pas. Pour Ávila peut-être l'heure tardive du paseo (21h) et la forte averse quelques heures avant (vers 17-18h) ont pu décourager certains. Merci pour votre fidélité à Toreo y Arte. Georges Marcillac
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