Antonio Manuel Punta est un torero andalou de la cité sévllane de Gerena, terre et creuset de nombreuses familles taurines comme les Campuzano: José Antonio, Tomás, Manuel et Enrique (picador); la dinastie des Quinta (picadors); Daniel Luque; Manuel Escribano; et toute une liste de novilleros et subalternes avec en plus les élevages de toros bravos qui occupent la dehesa avoisinante. Il est né le 22 février 1970 et provient d’une famille dont le père, Juan Punta, fut novillero et banderillero de la cuadrilla de Tomás Campuzano. Précoce, il fait ses débuts en public le 21 août 1983 à Pozoblanco (Province de Cordoue) devant des erales de Moreno de la Cova. Poursuivant ses « classes » en novilladas non piquées, il se fait remarquer pour ses qualités de torero qui plaisent à Séville, et gagne en 1985 un costume de lumières offert par la empresa de la ville de la Giralda. Ses débuts en novillada piquée ont lieu le 14 novembre 1987, donc en fin de saison, à Utrera (Séville) pour des novillos de María Luisa Domínguez de Vargas. En 1988, il se présente à la Maestranza, le 8 mai, et coupe une oreille à son deuxième de Juan Pedro Domecq, aussi à Barcelone le 5 juin et enfin à Madrid le 25 septembre avec Juan Cuéllar et Eduardo Oliveiras comme compagnons de cartel avec des novillos d’Oliveira Irmaos. Son novillo s’appelait «Pintarrocho» et sa prestation se soldait par une ovation et silence. Il était toutefois appelé pour être chef de cartel d’une autre novillada, deux semaines après, pour la présentation à Madrid d’Enrique Ponce et Domingo Valderrama. Le jeune torero bénéficie d’un climat favorable dans le monde taurin sévillan et Curro Romero affirme que tiene duende el muchacho. En 1989, José Flores Cubero « Camará » sera son apoderado, c’est dire l’espoir que suscite le jeune Antonio Manuel (13 novilladas dont 3 en France) et le début de l’année 1990 est brillant pour ses succès à Nîmes (Feria de Carnaval et de Pentecôte, sept oreilles…) qui ne seront pas suivis à Madrid et Séville. 29 novilladas torées est son bilan pour cette année avant une alternative de luxe à Séville le 17 avril 1991 avec pour parrain Paco Ojeda et témoin José Antonio Ruiz «Espartaco» pour des toros de Torrestrella, le toro d’alternative s’appelant «Atrevido» nº 36, cárdeno de 500 kg. La confirmation de Madrid se déroule le 12 juillet 1992 avec au cartel des toros d’Antonio Pérez de San Fernando en présence de Julio Norte et témoin Miguel Rodríguez. «Espejito» nº 52, 556 kg. était le toro de confirmation (division d’opinion). Antonio Manuel Punta ne devait plus fouler le sable de Las Ventas en tant que matador…
A partir de l’alternative et la confirmation le nombre de contrats par saison se réduit notablement et le jeune matador ne fait le paseillo que dans des arènes de moindre importance si bien qu’en 1997 il ne toréera qu’une seule corrida. En 1999, il va à Panama avec Manuel Escribano, encore novillero, pour toréer les 27 et 28 novembre. C’est ainsi que pendant cinq temporadas il deviendra figura au Vénézuela, prenant la tête de l’escalafón avec de nombreux triomphes et les portes ouvertes pour toréer aussi en Colombie et Equateur. Les circonstances de la vie, de sa personne et caractère, des impondérables de la profession et du monde particulier qu’est le monde taurin, du manque de chance aussi ou ne pas avoir su la prendre au bon moment, le décident à continuer dans la profession, car il est torero, dans la catégorie des banderilleros. C’est avec Manuel Escribano qu’il débute en août 2008 à Sánlucar de Barrameda. Après deux années sans poste fixe, il entre dans la cuadrilla de Daniel Luque avec qui il restera trois saisons pour revenir avec Manuel Escribano en 2014 et apporter ses services aussi à « Finito de Córdoba, Juan Leal et quelques autres, jusqu’à fin 2016. A partir de 2017 et encore aujourd’hui, il occupe la place de peón de confiance de la cuadrilla de Ginés Marín. Élégant, fin capeador et devenu bon banderillero sans être sa spécialité initiale, Antonio Manuel Punta figure dans le peloton de tête des toreros subalternes apportant son expérience et sécurité aux matadors auxquels il prête ses services.