Real Maestranza de Séville - 20 avril 2025 – Des toros de Nuñez del Cuvillo insignifiants pour la retour de Morante de la Puebla. Daniel Luque coupe une oreille…

La corrida du Dimanche de Pâques est habituellement l’ouverture de la saison de la Real Maestranza de Caballería qui, aujourd’hui, enregistrait un lleno complet.  Morante de la Puebla revenait pour son premier contrat des cinq qu’il a signé pour 2025 à Séville! Au terme du paseíllo, il répondait à l’accueil et ovation des Sévillans et aficionados d’ailleurs par une révérence. À l’affiche, il était accompagné d’Alejandro Talavante et Daniel Luque, ce dernier ayant manifestement les faveurs du public. Pour ce premier plat d’un festin qui commencera dès le mois de mai – feria d’avril déplacée en mai…- les toros de Nuñez del Cuvillo ne furent pas exactement propices au succès espéré des maestros: présentation très moyenne, certains tout juste cuatreños, dociles et sans l’étincelle des toros “encastés”, piqués mais sans plus.

Morante de La Puebla s’étirait dans des capotazos et demi- voltereta du premier nuñez-del-cuvillo. Suivaient des véroniques de la gauche – applaudies – à ce toro qui fléchissait des pattes avant à la sortie des deux piques. Mouchoir vert! Le sobrero, un peu plus cuajado que le précédent, recevait des véroniques de Morante et deux piques, une assortie de la carioca, poussant à la seconde. Quite de Alejandro Talavante par chicuelinas et le toro suelto, se déplaçait descompuesto aux banderilles. Les doblones sur la gauche invitaient à poursuivre la faena sur la corne gauche, le toro n’allant pas jusqu’au bout des naturelles de Morante. Une série de naturelles, pieds joints, à mi-hauteur était bien meilleure. Une nouvelle marquait la fin de la faena car on voyait le toro au bout de ses pauvres possibilités. À la mort, un pinchazo avec desarme et une demi-épée, verticale, contraire. Le 4ème sortait levantado et entrait court dans la cape avec un léger cabeceo. Il entrait sans mettre les reins pour la première pique, tête à mi-hauteur et le picador Pedro Iturralde, à la deuxième, devait s’y prendre à trois fois pour “châtier” ce toro peu combatif. Belles paires de banderilles de Joao Ferreira. Après le tanteo à la muleta et quelques accrochages de muleta, Morante n’insistait pas… des passes par le bas et un pinchazo avant une demi-atravesada. Silence.

                                            

Alejandro Talavante recevait par delantales le 2ème qui sortait de la cape sans avoir été fixé. Ce toro poussait sous la première pique jusqu’aux tablas et la chute du cheval était évitée.  Il poussait une nouvelle fois – bref contact – après un quite par cordobinas et revolera. Daniel Luque répondait par gaoneras serrées et brionesa. Le tout applaudi. A la muleta, le toro s’animait nerveusement dans des doblones en demi-cercle pour ensuite se défendre de la corne droite et lancer un derrote dans la passe de poitrine. Sur la gauche, l’esquisse d’abandon du combat convainquait Talavante de ne pas insister. Collé aux planches, il portait une estocade entière. Le 5ème sortait en traînant ses pattes arrière et passait descompuesto dans les véroniques de réception. Curieusement ce toro conservait ce possible handicap aux piques en poussant la tête en l’air dans le peto et aux banderilles avec lesquelles Javier Ambel était applaudi. Tout le trasteo d’Alejandro Talavante, appliqué mais froid, d’abord à genoux en redondo et une passe dans le dos, ensuite debout pour des passes classiques des deux mains, ne montrait rien de bien notable.  Le toro tenait le coup, s’enroulait bien dans la muleta dans une charge désordonnée, sans classe. A l’épée, un pinchazo et une estocade tombée.

                       

Daniel Luque coupait une oreille au 3ème après avoir déployé ses capacités à la cape – série de cordobinas et larga sur la corne gauche – et à la muleta toréant, en naturelles et changements de main, un toro sans trop de forces qui passait sans “rien dire”, bobo, bobalicón.  L’arrimón, un non-sens dans de telles conditions, était malgré tout la seule solution pour boucler la faena. Une estocade desprendida portée avec décision déclenchait l’enthousiasme du public aimable qui demandait l’oreille, accordée. Au 6ème, l’effort pour couper une autre oreille était manifeste avec des attitudes pour obteniir, comme si c’était nécessaire, les bonnes grâces du public sévillan. Malgré cela Daniel Luque toréait avec sérieux tirant des naturelles, muleta basse et toro “humilié” qui avait amélioré sa charge par le traitement apporté par le diestro de Gerena. Près des tablas, il s’appliquait dans une nouvelle série de bonnes naturelles, molinete et passe de poitrine, le tout bien lié. Venait ensuite une longue série de luquecinas en deux temps (correction de position) et malheureusement un pinchazo hondo et une demi-lame tendida refroidissaient surtout le président de service qui n’accordait pas, cette fois-ci, l’oreille.

                  

Morante de la Puebla: saluts; silence. Alejandro Talavante: silence aux deux. Daniel Luque: un oreille; un avis et saluts. Juan Contretras ert Jesús arruaga de la cuadrilla de Daniel Luque saluaient après la pose des banderilles au 3ème. Lleno de no-hay-billetes. L’hymne national était joué, les cuadrillas en place, avant le paseíllo.

Georges Marcillac

Photos: Empresa Fagés

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