A quoi peut-on se fier pour juger du degré d'"aguante" ou du "cargar la suerte" dans l'exécution d'une passe ?
Quand on est en présence de cas extrêmes, c'est-à-dire soit d'un engagement total et d'une immobilité absolue, soit au contraire d'un mouvement perpétuel, il est aisé de conclure, pas besion de s'attarder.
Dans les cas intermédiaires un critère auquel on peut se fier est celui de la dernière partie du corps qui se trouve en mouvement avant ou au moment de l'"embroque", c'est à dire au moment où le torero capte dans son "engaño" (cape ou muleta) l'embestida (coup de tête par le bas) du toro. Lorsqu'on y fait attention on peut s’apercevoir que certains toreros ont une tendance à bouger en dernier la jambe en retrait qui, dans ce cas, est la dernière à venir se mettre en appui. C'est elle qui se positionne ultimement et non la jambe de sortie (la jambe avant). Il y a donc un mouvement de retrait au moment de capter la charge. Cette nuance est utile afin de valoriser les passes et l'engagement des toreros qui font l' inverse, à savoir effectuer leur dernier mouvement vers l'avant, vers la trajectoire du toro en appuyant en dernier la jambe de sortie ("cargar la suerte"). L'exposition et l'intensité sont dans ce cas plus importantes et méritent notre admiration.
Le moment auquel s'effectue ce dernier mouvement est également très indicatif. Il convient de distinguer s'il s'effectue et se termine pendant que la passe est déjà engagée, ou avant. Si le dernier mouvement se termine avant le "toque" (le cite) ce sera un signe d'"aguante", si la position est maintenue durant toute la passe.
La dernière partie du corps qui bouge lors de l'exécution de la passe est un signe de l'engagement et de l'intensité du toreo, en fonction de la partie du corps qui bouge, de la direction du mouvement et du moment auquel il se produit.