Cette passe s’exécute dans un premier temps comme une gaonera, de face, la cape tenue dans le dos. Au moment de l’embroque, le torero retire la cape latéralement la cape dans son dos en virant sur lui-même en sens inverse de la trajectoire initiale du toro pour se retrouver en position pour exécuter une nouvelle passe. On peut l‘assimiler dans son dernier temps à un molinete qui serait réalisé avec la cape dans le dos. La tapatía doit son nom à son créateur, le torero mexicain Pepe Ortiz (1902-1975) originaire de Guadalajara (Jalisco) qui l’exécuta la première fois aux arènes « El Toreo » de Mexico DF au toro « Atenco » le 2 novembre 1927.
Il existe une autre version de la tapatía exécutée en mouvement pour amener le toro au picador appelée tapatía al paso ou rogerina. Le torero cite de trois-quarts ou de profil, la cape tenue dans le dos avec un pan de celle-ci – l’envers de la cape – présentée devant son corps. Lorsque le toro arrive a jurisdicción, il est dévié par l’ouverture du capote qui passe de l’envers à l’endroit en même temps que le torero avance en marchant et qu’il guide la charge du toro avec le pan de cape qui s’est ouvert. La passe terminée, le torero la répète sur l’autre corne avec le même mouvement, progressivement et successivement pour mettre en suerte le toro face au picador. Cette passe, autre création de Pepe Ortiz du 17 novembre 1929, appelée guadalupana, fut introduite en Espagne par Victoriano Cuevas Roger « Victoriano Valencia » et elle est connue comme rogerina.
En Colombie, c’est Pepe Cáceres (1935-1987) qui l’exécutait et elle s’appelle la cacerina.