Cette suerte a pour origine une improvisation du torero de la Edad de Plata, Marcial Lalanda (1903-1990), au cours d’une tienta au Mexique, exactement à l’élevage de La Punta des frères Madrazo d’Aguascalientes, en 1922. Au cours de la dernière interview accordée au critique taurin Antonio Santainés quelques jours seulement avant sa disparition, Marcial Lalanda expliquait ainsi son invention: "Ce fut en réalisant une suerte défensive, une improvisation. A ce tentadero, je toréais de frente por detras (gaonera, NDLR) et, en un moment donné, la vaquilla s’arrêta sous la cape, je reculais et la vaquilla me suivit, alors instinctivement, je passais le capote à l’autre bras et ce fut tout"
Ce quite s’effectue à la sortie du toro de la suerte de varas en présentant la pointe de la cape, tenue dans le dos, alternativement d’une corne à l’autre, dans un mouvement de recul en accord avec la charge du toro. En réalité, il s’agit de toques successifs puisque l’animal ne passe pas la cape, celle-ci agitée comme dans un mouvement d’ailes de papillon (esp: mariposa). Le corps du torero reste à tout instant à découvert, seule l’oscillation mesurée de la cape détourne le toro jusqu’au remate final, en revolera par exemple. C’est lors de la Corrida de Bienfaisance du 17 mai 1923, à Madrid, que Marcial Lalanda exécutait cette suerte pour la première fois en corrida formelle en Espagne.
La mariposa est principalement connue comme une exclusivité de Marcial Lalanda. Tombée en désuétude, Luis Francisco Esplá et plus récemment Antonio Ferrera, ne l’ont sortie de l’oubli qu’en de rares occasions ajoutant ainsi une suerte technique et risquée à leur répertoire étendu de capeador.
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