Madrid 2 mai 2025 – Traditionnelle Corrida Goyesque – Álvaro Lorenzo coupe une oreille et réclame une place dans l’élite. Confirmation d’alternative sans éclat de Diego García.

Ce 2 mai – jour férié à Madrid, les Français devraient savoir pourquoi… -  s’annonçait sous de mauvais augures principalement à cause des conditions atmosphériques: orages et pluies le matin et une heure avant la corrida. On dit que “le soleil est le meilleur torero” et l’afición madrilène pouvait finalement profiter d’une éclaircie durant toute la course. Mais revenos à … nos toros. Des toros de l’élevage de Baltasar Ibán et de celui de Luis Algarra, donc d’encastes distincts, étaient opposés à Fernando José Espada Madrilène de Fuenlabrada, à Diego Garciía de San Sebastián de los Reyes et à Álvaro Lorenzo, Tolédan que l’on voudrait voir plus souvent car il a sa place dans des férias y compris en France (alternative à Nîmes le 14 mai 2016). Il ne s’agissait pas d’un desafío ganadero mais on remarquait facilement les différences de comportement: plus âpre celui des baltasar-ibán, plus prévisibles les luis-algara ce qui conditionnait le déroulement des faenas respectives. Seul Álvaro Lorenzo tirait son épingle du jeu dans deux faenas d’engagement et responsabilité. Ses compagnons de cartel moins bien servis et moins préparés passaient sans peine ni gloire.

Les toros de Baltasar Ibán révélaient une caste qui oscillaient entre la mansedumbre et le sentido, sauf le 5ème, réduit et dominé dans la muleta d’Àlvaro Lorenzo.                            Les toros de Luis Algara se déplaçaient d’un bon tranco mais perdaient leur influx à mesure que s’écoulaient les faenas, souvent à la limite de leurs forces.

Álvaro Lorenzo recevait son luis-algara, sorti 2ème, un peu trop bien enveloppé pour ses 587 kg., par des véroniques desquelles le toro s’éloignait, sans consistance. Une vuelta de campana à la sortie de la première pique laissait présager le pire. La deuxième pique un peu en arrière n’était pas appuyée. Diego García tentait un quite par véroniques et le toro s’étalait de tout son long sans doute amoindri par sa cabriole. Álvaro Lorenzo “citait” à une bonne distance ce toro qui répondait et semblait avoir récupéré son “accident”. Dans un derechazo, muleta basse, le toro fléchissait des patttes avant mais les passes de ce côté se succédaient normalement. Le toro avait perdu son rythme du début ce qui permettait a Álvaro Lorenzo de toréer au plus près et imposer son rythme aux passes sur la droite, avec temple. Une autre série de derechazos et un changement de main amorçait un toreo reposé de bonnes naturelles, tirant du toro. Pour terminer cette faena intelligente, venaient des bernadinas et la libération d’une ultime passe de poitrine. Sonnait un avis et l’estocade, desprendida et d’effet quasi immédiat, de belle exécution, incitait le public à demander l’oreille qui était généreusement accordée. Le 5ème était un de Baltasar Ibán, de hechuras et de caractère différents. Probón et de charge pas très claire dans les premiers capotazos, il prenait deux piques arrière dont il sortait avec des airs de manso. De nouveau, Diego García réalisait un quite peu brillant par véroniques à ce toro qui doutait… Álvaro Lorenzo engageait la faena par des doblones, jambe contraire fléchie et une série de la droite mandando. Â ce moment là, on devinait que désormais ce toro, moins âpre que ses congénères, était dominé. Des derechazos, même un circular invertido, Álvaro dominait son sujet, donnait de la distance à la première passe de série de la droite pour lier ensuite les derechazos, un molinete et la passe de poitrine. Cela paraissait imposible avec un baltasar-ibán… Sur la gauche, le toro ayant réduit sa charge, le Tolédan donnait de l’air en fin de naturelles plus en ligne droite et muleta un peu élevée.L’arrimón qui suivait avec de nouvellees  passes circulaires inversées terminées les cornes frôlant la taleguilla… à la mise à mort l’épée tombait caidilla, l’oreille était demandée mais refusée pour cette estocade défectueuse  mais d’effet immédiat.

       

Francisco José Espada, toréait en deuxième position car il était tête de cartel ayant conféré la confirnation d’alternative à Diego García. Il touchait un baltasar-ibán de nom “Bastonito” (souvenirs, souvenirs…) qui se freinait  dans la cape dans le tercio et passait mieux au vcentre du ruedo. A la sortie des piques, poussée al relance la première, arrière les deux et rectifiées, le toro cherchait l’appui des barrières. La faena bien commencée par un cite à bonne distance de la droite, elle se compliquait cvar le toro ne se livrait pas, n’”humiliait” pas et n’avançait plus. Le torero avec aguante restait ferme mais c’en était trop. La mise à mort dramatique: un premier pinchazo, restant sur la face et cogida, corne droite à hauteur du visage! Un nouvelle tentative et même résultat! Un avis. Un descabello heureux. Le 4ème de Luis Algara, sardo de pelage, léger pour ses 525 kg. était reçu par deux largas cambiadas à genoux, et debout un farol et revolera. Une vuelta de campana entre les deux piques, légère la deuxième et bon tercio de banderilles. Après un début prometteur et l’inertie des premières passes de la droite, suivaient des derechazos secs qui avaient pour conséquence des charges descompuestas. Curieusement à plus courte distance, le toro passait dans de bonnes naturelles.  Francisco José avec aguante encaissait des arrêts à moitié de passes. Il terminait par des manoletinas irrégulières.  Une demi-estocade verticale.

               

Diego García avait choisi un baltasar-ibán pour la confirmation d’alternative. Celui-ci, veleto, de 562 kg, était applaudi à sa sortie du toril. Dans la brega de Juan Carlos Rey on découvrait que la corne gauche n’était pas celle sur laquelle il fallait toréer. Ce toro s’”endormait” sur la corne gauche sous le peto à la première pique rapidemmernt relevée comme à la deuxième, le toro continuait à pousser. Toro suelto au deuxième tiers de banderilles. A la muleta, il fallait “consentir” la charge du toro qui tirait vers les planches. Cette tendance se confirmait d’un côté comme de l’autre. Un pinchazo et un malheureux bajonazo… Au 6ème, Diego faisait l’effort de bien toréer aussi bien à la cape qu’à la muleta mais peu à peu par manque de force ou de caste, ou les deux à la fois, le toro raccourcissait sa charge. Des naturelles pieds joints, des ayudados por alto, un kikiriki mais ce répertoire n’offait aucun intérêt dû à l’inconsistance de l’animal. Pour comble des pinchazos et une estocade entière…

        

Francisco José Espada: un avis et silence aux deux. Álvaro Lorenzo: un avis et une oreille; un avis et vuelta protestée et división d’opinion. Diego García: silence; un avis et silence. Iván García de la cuadrilla de Francisco José Espada et Juan Carlos Rey de celle de Diego García saluaient après la pose des banderilles au 4ème et 6éme respectivement. 17.131 spectateurs.

Georges Marcillac

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